samedi 3 janvier 2009

Le projet africain


Objectif : Intégrer l’agriculture dans le milieu naturel africain par la création d’exploitations agricoles écologiques.


Depuis 35 ans, nous nous efforçons, de trouver un moyen d’aider les femmes africaines du milieu rural à conquérir une certaine qualité de vie, tout en leur permettant de rester politiquement indépendantes. Nous visons également à intégrer l’agriculture et l’élevage dans des réserves naturelles.

Ainsi nous avons développé un concept d’Agriculture Ecologique entièrement basé sur le respect de l’écosystème, à savoir :

« Une agriculture autarcique, diversifiée, à haut rendement net, économiquement viable, n’ayant pas d’effets irréversibles sur l’environnement. La totalité de l’exploitation serait incorporée dans une réserve naturelle, sans conséquences irréversibles du point de vue social, éthique et politique. » (Kiley-Worthington. Ecological Agriculture. Food First Farming. 1993)

Nous avons contribué, en tant que conseillers, à la création et/ou à la gestion de cinq fermes de ce type au Kenya, au Malawi, en Uganda et au Zimbabwe. Notre centre est actuellement en train de réaliser une réserve naturelle en France et d’en programmer une autre en Afrique.

Projet pilote d’une ferme écologique et d’un Centre de Recherche et de Formation en Afrique.

Bien que l’Afrique soit un continent très vaste, la croissance démographique et l’exploitation massive des ressources naturelles ont sensiblement réduit le nombre de terres cultivables.

On assiste ainsi à de gros conflits d’intérêt entre ceux qui protégent la nature et ceux qui recherchent des terres agricoles. Les populations locales, majoritairement rurales, considèrent la protection de l’environnement plutôt comme une nuisance, dans la mesure où ils n’en tirent aucun bénéfice matériel.

Par ailleurs, un facteur culturel majeur joue contre l’environnement : l’engouement des femmes pour la terre arable, unique source sure de nourriture, à cause du grand manque de travail et de l’absence d’un revenu minimum garanti par les gouvernements locaux.

A ce jour, les tentatives visant à endiguer la protestation des populations rurales se résument à verser à ces dernières une partie des gains issus des réserves (tourisme, chasse). Mais ce système - qui amène ces ethnies à rentrer, malgré elles, dans une économie consumériste - a donné des résultats assez inégaux.

Certes, il est improbable que l’on puisse trouver une solution miracle à ce conflit pour tout le continent africain; néanmoins, il y a un besoin urgent d’idées nouvelles.

Faute d’intégration du milieu naturel dans le monde agricole, la majorité de la flore et de la faune (tout particulièrement les grands animaux) locales, disparaîtront bientôt (en moins de vingt ans) ou seront confinées dans des grands « musées vivants ».

L’Eco Research & Educational Center a trouvé une solution (qui n’est certainement pas la seule) à ce grave problème : la création de petites exploitations agricoles autarchiques, nécessitant de petits investissements d’argent tout en étant économiquement viables. De plus, ce système contribue à améliorer la condition féminine dans ces pays.

Au cours des derniers trente ans, nous avons mis au point des techniques appropriés auxquelles nous initions des élèves venus du monde entier. Celles-ci adaptent les connaissances scientifiques modernes aux pratiques et à la culture des communautés locales (voir Ecological Agriculture, Food First Farming 1993, Souvenir Press, London ).

Ce type d’exploitations peut atteindre un rendement net très élevé et, à petite échelle, comparé au système actuellement en vigueur, il produit davantage avec moins de moyens. Les femmes, en outre, retrouveront le rôle qu’elles affectionnent, celui de nourrir leur famille.

Depuis 18 ans, l’Eco Research Center délivre un diplôme aux élèves du monde entier (pour l’Afrique : Kenya, Uganda, Zambie, Zimbabwe). Le programme prévoit la mise en place, ainsi qu’un suivi régulier, d’une ferme pilote dans le pays d’origine des néo-diplômés.

Nous mettons tout particulièrement l’accent sur les animaux de ferme qui ne doivent en aucun cas endurer de mauvais traitements. Après avoir mené des expériences avec plusieurs types d’installations, nous avons mis au point un système d’élevage non-intensif, rentable, autarchique, où les animaux domestiques bénéficient d’une bonne qualité de vie (voir Kiley-Worthington & Randle 1999 ).

Les grands animaux s’échappent assez régulièrement des réserves ou des parcs naturels qui jouxtent les petites exploitations agricoles où ils causent beaucoup de dégâts. Ces incidents amènent les villageois à souhaiter la disparition de ces « pilleurs ». Cette élimination en effet leur permettrait de récupérer des terres et, par la même occasion, les débarrasserait d’un danger constant (ex. : éléphants à Laikipia , Kenya).

Or, si l’on domestique des éléphants, des zèbres et des buffles, par exemple, et si on leur enseigne à aider l’homme dans l’accomplissement de tâches lourdes, on intègre le milieu sauvage dans le monde civilisé, ce qui réglera probablement ce conflit, du moins dans certains pays.

Ces animaux peuvent être utiles dans le travail agricole, dans le transport, etc. Ils constituent également une source de matières premières, comme le lait (ex : élans et buffles), les fibres, l’engrais, etc., et ceci sans aucun danger pour leur intégrité.

Les populations locales ont déjà pu constater les qualités des éléphants, par exemple, qui peuvent labourer 1 ha par jour, soit 4 fois plus qu’un bovin. De plus, le contact quotidien permet à ces ethnies d’apprendre à connaître ces animaux en tant qu’êtres dotés d’émotions (valeur intrinsèque) et de les apprécier en tant qu’élément irremplaçable de leur patrimoine culturel. Ainsi, ces grands mammifères, traditionnellement non-domestiques, deviendront les meilleurs ambassadeurs de la vie sauvage auprès des électeurs, effaçant d’emblée leur image d’attraction futile pour touristes.

Objectifs de l’Eco/Etho Research Centre en Afrique

La semi-domestication et la formation d’élans, de buffles et d’éléphants africains, ont déjà été tentées à diverses époques avec des résultats inégaux.

La méthode utilisée par notre centre de recherche, au cours des dix dernières années, est fondée sur une étude scientifique approfondie de la psychologie de l’éducation animale. Notre but est d’offrir une bonne qualité de vie aux animaux semi-domestiqués, tout en garantissant une sécurité totale aux humains qui les utilisent (voir liste des publications).

Ce que nous appelons entraînement coopératif exclut la brutalité sous toutes ces formes. C’est avec ces méthodes que nous avons enseigné aux buffles à tirer la charrue ; aux éléphants le débardage ou à travailler dans la construction des routes ; aux zèbres, élans, buffles et éléphants à être attelés pour le transport de marchandises ou de personnes (Kiley-Worthington 1997).

Cette expérience a été une réussite totale (voir vidéo). Notre prochain objectif est d’intégrer des fermes écologiques dans les réserves naturelles, pour :

  1. Aider les populations locales à gagner leur autonomie, en leur assurant des ressources alimentaires régulières ;
  2. Démontrer que ce système est compatible avec la protection du milieu sauvage ;
  3. Convaincre les communautés locales de l’intérêt que revêt le patrimoine naturel et les amener à cohabiter avec les grands animaux, en formant ces derniers pour des tâches utiles à leur société.

La ferme écologique devra produire la nourriture pour les humains et les animaux vivant sur place, ainsi que les matériaux de construction (pour logements, enclos, salles d’études et laboratoires).

L’ensemble des installations devra respecter l’architecture traditionnelle locale.

L’énergie sera issue de sources renouvelables créées avec des technologies à coût réduit (bois, vent, soleil, eau, animaux et humains).

Les sources hydriques, si elles sont inexistantes, devront également être créées sur place, avec un maximum d’économie (stockage d’eau de pluie, recyclage d’eaux usagées pour l’irrigation, WC sans eau). La présence d’un collecteur d’ordures permettra de collecter l’eau sale pour la recycler, les matières organiques pour le compost, ainsi que d’autres déchets pour la fabrication d’ustensiles simples, en plastique recyclée par exemple.

Les denrées principales produites par la ferme biologique seront : blé, maïs, laitages (crème fraîche, fromages, yaourts), œufs et viande (en petites quantités).

La matière première issue de ces exploitations servira également pour la manufacture de produits artisanaux, que l’on fabriquera dans de petits ateliers (objets en bois, textiles à partir de fibres animales, paniers en osier - provenant de la végétation environnante -, poterie - si l’argile se trouve sur place).

Il est prévu en outre de mener une étude sur les propriétés médicinalesdes plantes indigènes, qui seront cueillies et élaborées sur place.

Lorsque tous les besoins des habitants de la ferme seront satisfaits, les produits excédentaires seront vendus sur le marché local.

IMAGE

Agriculteurs biologiques montrant la hauteur de leur maïs !

Le parc naturel entourera l’exploitation agricole et occupera toutes les terres restantes. Il accueillera la faune et la flore locales, ainsi que de petits élevages d’espèces indigènes, dont les grands herbivores (élans, éléphants, buffles, beaucoup d’espèces d’antilopes, zèbres et, si possible, rhinocéros). Tous ces animaux seront habitués à la présence de l’homme et certains d’entre eux seront formés au travail selon la méthode d’enseignement mise au point par le centre expérimental.

[IMAGE]

Eléphants montés utilisés pour mener des recherches en milieu naturel.

L’exploitation agricole et le parc naturel seront également un centre d’enseignement. Les cours s’adresseront principalement à la population locale, mais ils seront ouverts aux étudiants étrangers qui devront, eux, verser une cotisation servant à financer l’enseignement gratuit.

La formation aura une durée de 18 mois, au terme desquels, nous délivrerons, comme nous l’avons toujours fait, un diplôme en agriculture écologique pratique et théorique, internationalement reconnu. Le programme comprendra des cours d’écologie, d’approche des animaux sauvages, de protection de l’environnement et de philosophie environnementale.

Le centre organisera aussi des cours spécifiques de maniement et d’entraînement des grands animaux. Cet enseignement vise à garantir la sécurité des personnes, à créer une relation enseignant/élève basée sur la coopération et à offrir une bonne qualité de vie aux animaux.

Ce concept a déjà été appliqué au Zimbabwe avec d’excellents résultats (éléphants et buffles dans le safari parc d’Imire ; les buffles dans le Centre Vétérinaire National).

Ces cours intéresseront les professionnels du cirque et des parcs zoologiques, les gardes forestiers, ainsi que les étudiants autochtones.

Des stages payants de 1 à 14 jours seront organisés à l’intention des étrangers originaires des pays développés. Les gains seront reversés au centre de formation.

Les étudiants, autochtones et étrangers, pourront être logés sur place.

[IMAGE]

Un éléphant africain apprend à tirer la charrue

La recherche sera orientée vers les domaines que nous avons toujours étudiés : l’agriculture écologique, l’écologie, le bien-être animal, la cognition des grands mammifères, l’activité mentale des équidés, la philosophie environnementale, la psychologie de l’éducation animale.

Des chercheurs de tous les pays seront invités à séjourner dans le centre qui poursuivra ses publications scientifiques.

Des installations sont prévues pour loger les visiteurs et pour mener des recherches.

Ce projet représentera, pour les chercheurs et les étudiants, une occasion unique de vivre au quotidien avec des animaux que l’on observe généralement de loin.

Les étudiants, le personnel et les visiteurs représenteront un bel exemple de cohabitation et de coopération entre cultures différentes.

Nous nous chargerons de former les autochtones à gérer leur propre centre en toute autonomie.

Un système de bourses sera mis en place pour sponsoriser les artistes locaux (poètes, peintres, sculpteurs, metteurs en scène, écrivains, photographes, danseurs), afin de les encourager à représenter leur propre approche du milieu naturel.

IMAGE : premiers contacts avec un zèbre nouvellement capturé au Safari parc d’Imire, Zimbabwe.

Situation géographique. L’endroit où sera fondé ce centre est actuellement encore à fixer. Il est important que ce projet soit conforme aux souhaits du gouvernement local et qu’il obtienne l’assentiment total de la population.

Nous sommes en train d’envoyer ce projet à plusieurs chefs d’état, ainsi qu’à des particuliers susceptibles d’être intéressés. Le centre pourrait être installé dans un parc naturel qui peut être soit gouvernemental soit privé. Toute personne intéressée à ce projet est priée de nous contacter par e-mail.

Notre expérience. (voir CV et liste des publications). Nous avons une longue expérience d’enseignement à des publics cosmopolites (GB, Suède, Allemagne, Hollande, Belgique, Inde, USA, Australie, Nouvelle Zélande, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Tanzanie, Uganda, Zambie, Zimbabwe). Les domaines de notre compétence sont :

  1. fermes écologiques autarchiques, construction avec matériaux locaux, développement d’énergies renouvelables, horticulture biologique, gestion des forêts, des pâturages et des surfaces arables.
  2. psychologie de l’éducation animale, approche et travail avec les animaux sauvages et domestiques.
  3. gestion de la sauvegarde du milieu sauvage et des centres de recherche

Financement et budget. Une fois que les terres seront allouées, par un contrat à long terme, le développement du projet nécessitera des fonds, de l’énergie et des connaissances. Un financement plus important au départ accélèrera incontestablement le développement du centre.

Ce projet est dédié à la mémoire du Dr E.B. Worthington et de Stella Johnson, l’un membre fondateur de l’IUCN et de l’écologie humaine, l’autre fermière et musicienne renommée.

Le projet doit être soutenu à la fois par le gouvernement central et par les autorités locales. La donation (ou autre forme de location avantageuse) des terres est indispensable pour que le projet puisse être réalisé.

Il faut prévoir des financements supplémentaires, indispensables pour la réintroduction des espèces disparues.

Ce projet suscite l’intérêt général sur le plan international, notamment de la part des médias, par conséquent il y a de fortes chances pour qu’il soit bien médiatisé, ce qui facilitera la collecte de fonds.

Ce projet est, dans un sens, un modèle pour les peuples démunis qui pourront concilier l’agriculture avec la protection de leur environnement. Il permettra de développer les ressources locales à un rythme adapté à chaque pays.

Au départ, il faudra donner la priorité à la formation et à la recherche. Une fois que le site aura été choisi, le centre pourra demander le statut d’association à but non-lucratif.

Pour apporter votre aide à ce projet, sous quelque forme que ce soit, prière de nous contacter par e-mail : marthe@horseridingfrance.com

Un éléphanteau orphelin apprend à monter dans un camion.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire